Achat, utilisation, entretien, le vrai coût d’une voiture électrique
L’un des principaux obstacles à la démocratisation de la voiture électrique est le prix de vente des modèles neufs. En effet, ces derniers restent, pour le moment, plus chers à l’achat que leurs homologues à motorisation thermique. Mais cette tendance risque de s’inverser d’ici 2025, selon une étude d’UFC-Que Choisir. À en croire le fameux rapport, les prochaines années risquent de bouleverser certaines idées reçues sur le coût de détention des véhicules électriques. Le verdict ne se fait pas attendre: acheter et entretenir une voiture électrique/hybride ne revient pas toujours plus cher que de posséder un véhicule diesel ou essence.
Le faible coût de fonctionnement d’une voiture électrique
Demandez à n’importe quel propriétaire de voiture électrique, et au moins vous serez fixé sur une chose: il vous détaillera les économies qu’il a réalisées depuis son passage à l’électricité. En effet, les faibles coûts de détention sont un argument de taille pour les voitures électriques. Une raison qui a conduit 3 500 Français à en acheter une au mois de janvier 2019, selon l’Avere-France. Si elle a tendance à être légèrement plus chère à l’achat que ses homologues traditionnels, la voiture électrique présente de nombreux avantages qui vous permettent de réaliser des économies à long terme. Dans le cadre de la promotion de ses dispositifs d’aide à l’achat, le gouvernement a, à plusieurs reprises, confirmé que les propriétaires peuvent économiser des milliers d’euros lorsqu’ils sautent le pas. Voici comment.
En prenant l’exemple de la Hyundai Kona Electric, recharger complètement sa batterie de 64 kWh coûte environ 10 euros.
La voiture électrique et l’alimentation en énergie
Une des grosses dépenses pour les véhicules électriques est le coût de la recharge. À l’instar du plein de carburant sur une voiture traditionnelle, les véhicules électriques doivent être régulièrement rechargés à domicile ou sur une borne de recharge publique. Plutôt que de fonctionner à l’aide d’essence ou de diesel, ils sont alimentés de temps en temps par le réseau électrique ou les stations de recharge. Selon les estimations du gouvernement, 90% des recharges se font à domicile, de nombreux automobilistes préférant acheter leur propre wall box en plus du câble fourni avec le véhicule électrique.
Les bornes de recharge de type wall box coûtent environ 249 euros pour un système de 3 kWh et montent au-dessus de la barre des 1 000 euros pour les unités plus puissantes. Cependant, il s’agit d’un coût unique qui se paie en une seule fois. À l’heure actuelle, le kWh du réseau EDF coûte environ 0,1580 euro (heures pleines) et 0,1230 euro (heures creuses) en France. En prenant l’exemple de la Hyundai Kona Electric, recharger complètement sa batterie de 64 kWh coûte environ 10 euros.
Selon les derniers rapports de test, la Kona Electric peut supporter jusqu’à 480 km à partir d’une seule charge. Sur un an et 15 000 km de conduite, la possession de ce VE vous coûterait donc tout au plus 300 euros en frais de recharge, en supposant que le véhicule ne soit rechargé qu’à domicile.
Pour vous faire une idée du coût d’utilisation d’un véhicule électrique par rapport à une voiture classique, prenez la variante diesel de la Hyundai Kona. Propulsée par un moteur CRDi de 1,6 litre, elle revendique 67.3 mpg sous les tests officiels. Le ravitaillement en carburant coûterait environ 960 euros par an sur 15 000 km. De quoi se poser la question sur les bénéfices réels des voitures électriques.
La taxe sur les voitures électriques
Pour le moment, les voitures 100% électriques sont encore exonérées de taxe, ce qui veut dire qu’elles ne sont pas encore soumises au paiement des droits d’accise sur les véhicules. En attendant le démarrage de l’utilisation effective du compteur Linky, cette exonération peut générer de grosses économies au fil des ans. De leur côté, tous les véhicules à moteur thermique sont taxés en fonction de la quantité de dioxyde de carbone qu’ils émettent.
Par exemple, la Hyundai Kona Electric ne coûte rien côté taxe, car elle n’émet aucun CO2. Toutefois, la version diesel de la Kona émet 112 g/km, ce qui signifie que la taxe coûte 100 euros la première année, puis 90 euros les années suivantes.
Le prix d’achat des voitures électriques
Les automobilistes craignent également les frais de maintenance et de réparation, mais bonne nouvelle: les véhicules électriques coûtent moins cher à l’entretien que leurs homologues à essence ou diesel. L’association Avere-France estime que les véhicules électriques peuvent être jusqu’à 70% moins chers à entretenir. La raison à cela est toute simple: ces véhicules possèdent moins de pièces mobiles et moins d’éléments qui s’usent avec le temps.
Seule grosse dépense aux côtés des bornes de recharge: la location des batteries se paie en moyenne 69 euros par mois pour une autonomie de 15 000 km/an. Les chercheurs responsables de l’étude ont terminé leur rapport en disant qu’en 2015, le coût de possession d’une voiture électrique était déjà inférieur à celui d’une voiture à moteur thermique.
Prenons encore un exemple: un contrat d’entretien de 3 ans sur une BMW i3 coûte en moyenne 250 euros. Par rapport à une BMW Series 2, vous économiserez 60 euros en trois ans puisque vos économies atteindront 160 euros par rapport à un modèle Series 3.
Et il en va de même pour les autres marques. Nissan, par exemple, facture 149 euros pour son contrat de maintenant lors de l’achat d’un VE, ce montant atteignant 199 euros pour les voitures à essences et 219 euros pour les diesels. Mieux encore, vous économiserez davantage lorsque viendra le moment où vous devrez remplacer des pièces une fois la garantie dépassée. Vantées pour leur entretien mécanique simplifié, les voitures électriques n’ont pas besoin de filtres à huile ni d’autres pièces dispendieuses qui vous coûteraient un bras.
L’assurance d’une voiture électrique
Le prix des assurances en France a augmenté au cours des dernières années et bien que les véhicules électriques soient différents des véhicules essence ou diesel, ce n’est pas une raison de ne pas les assurer.
Nous avons vu que les frais d’entretien ainsi que le coût de carburant et des taxes reviennent beaucoup moins chers pour les voitures électriques que pour les véhicules traditionnels. Cependant, ces dernières ont tendance à coûter plus cher à l’assurance. Une étude auprès des assureurs français a révélé que certains VE peuvent coûter 2 fois plus cher à assurer que les autos classiques. Cependant, ce n’est pas toujours représentatif. Toujours avec la Hyundai Kona Electric, nous avons vu que ce véhicule peut être assuré pour 648 euros par an. En nous référant au propriétaire d’une Hyundai Kona diesel habitant dans la même ville (et souscrit au même assureur), nous avons constaté que son assurance coûte 612 euros annuels.
La voiture électrique déjà moins chère outre-Atlantique
Une étude britannique menée aux États-Unis et au Royaume-Uni nous renseigne sur la place croissante que tiennent les véhicules électriques. À en croire les résultats de l’étude, le coût de possession et d’entretien d’une voiture électrique est déjà inférieur à celui d’une voiture à essence ou diesel. Une étude qui confirme donc nos calculs situés plus haut.
Pour faire ressortir cette conclusion, les chercheurs britanniques se sont concentrés sur la période de 1997-2015 en comparant le coût total de détention entre une voiture thermique, une voiture électrique ainsi qu’une hybride. Publiés dans la revue Applied Energy, les résultats de l’étude nous dévoilent le mode de calcul du Total cost of ownership (TCO), qui tient compte:
- du prix d’achat du véhicule (déduit de l’aide du gouvernement);
- du taux de décote;
- de l’année d’acquisition;
- du prix annuel du carburant;
- du kilométrage annuel;
- du rendement obtenu;
- du coût d’entretien annuel;
- de l’assurance et des taxes;
- des subventions et remises octroyées par l’État ou le constructeur.
La conclusion est sans appel: les voitures électriques coûtent bien moins cher à l’usage que les voitures à moteur thermique. L’étude a mis en évidence que le coût d’entretien d’une VE est inférieur à celui d’une voiture à motorisation classique. En effet, une voiture électrique est dépourvue de la majorité des pièces que l’on retrouve sur les modèles classiques: embrayage, boîte de vitesses, filtres à huile, courroie de distribution, échappement… De plus, le système de freinage des moteurs électriques dispense également de l’utilisation des plaquettes de freins, ce qui en réduit automatiquement le coût d’entretien.
Seule grosse dépense aux côtés des bornes de recharge: la location des batteries se paie en moyenne 69 euros par mois pour une autonomie de 15 000 km/an. Les chercheurs responsables de l’étude ont terminé leur rapport en disant qu’en 2015, le coût de possession d’une voiture électrique était déjà inférieur à celui d’une voiture à moteur thermique. Quoi qu’il en soit, en plus des remises proposées par les constructeurs automobiles, les subventions accordées par le gouvernement ne sont pas étrangères à la démocratisation des voitures électriques. D’ailleurs, la France, championne de l’aide à l’achat d’un VE, propose un bonus écologique de 6 300 euros pour une simple acquisition et 10 000 euros de super-bonus en cas de reprise d’un ancien véhicule à moteur thermique.
Comme vous pouvez le constater, l’achat d’une voiture électrique peut sembler dispendieux sur le coup, mais à long terme, vous en serez gagnant!